Manifeste de Lausanne
Alors que les débats autour des drogues restent largement marqués par des idées reçues et des politiques répressives, les Fédérations des professionnel·le·s des addictions de Bruxelles, de France, du Luxembourg, du Québec, de Suisse romande et de Wallonie ont rédigé le manifeste de Lausanne qui appelle à une refonte profonde des politiques liées aux drogues, dans une approche inclusive et progressiste.
Détails de l'article
Ce Manifeste de Lausanne qui a été publié à l’occasion du 4e sommet francophone des addictions à Morges s’articule autour de cinq principes clés, chacun accompagné de revendications concrètes pour orienter l’action politique et sociétale.
- Les personnes usagères de drogues sont citoyennes à part entière et doivent être considérées comme telles
Ce principe part du constat que les politiques actuelles ne prennent souvent pas en compte les personnes directement concernées. Trop souvent, les usagers de drogues sont perçus comme la cause de problèmes sociaux, une vision erronée qu’il faut changer. Il est essentiel d’inclure systématiquement les usagers dans la formulation des politiques et de garantir leur participation active à ces processus.
- Les prises de parole sur les expériences personnelles de consommation de drogues favorisent la déstigmatisation des usages et permettent de mieux cibler les politiques liées aux drogues
Les personnes consommatrices de drogues illégales représentent une part plus importante de la population qu’on ne le pense, et souvent, ceux qui consomment de manière invisible (notamment parmi les personnes insérées socio-professionnellement) sont négligés dans le débat public. Il est nécessaire de favoriser la prise de parole sur les expériences personnelles de consommation, pour déconstruire les préjugés et informer les médias et les autorités des réalités vécues.
- La consommation au travail ou dans le sport est une pratique privée, mais aussi une question publique
La consommation de substances, qu’elle soit liée au travail ou au sport, dépasse la sphère privée et touche des enjeux sociaux plus larges. Il est donc primordial de repenser ces pratiques dans un cadre de santé publique et d’inclure des mesures adaptées.
- L’espace public appartient à toutes et tous et doit être pensé pour chacun·e s’y sente bien ;
L’espace public doit être accessible à toutes et tous, et conçu pour garantir que chacun·e s’y sente bien. Cela passe par des politiques de réduction des risques, la création d’espaces de consommation sécurisés, ainsi que par des actions de cohésion sociale, notamment grâce au travail social de proximité et à un aménagement urbain pensé pour répondre aux besoins de tous.
- Enfants mineurs, problèmes majeurs : l’accessibilité des mineur·e·s à la prévention, aux soins et à la réduction des risques doit être améliorée.
Les jeunes vivant dans des conditions précaires ou ayant vécu des traumatismes sont particulièrement vulnérables aux problèmes de consommation de substances. La transition vers l’âge adulte est un moment clé où le soutien doit être renforcé, notamment pour ceux qui rencontrent des situations de vulnérabilité comme les jeunes migrants non accompagnés ou ceux en contact fréquent avec le système judiciaire. Les politiques de santé publique doivent donc aborder la consommation problématique comme un symptôme et non comme une condamnation.
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